In his painting practice, Thomas Beal seeks to place himself at as many crossroads as possible. His works occupy a dual space: on one hand, their first-person perspective grounds them in present experience; on the other, they assert themselves as solid, concrete objects.

The liquidity of the paint, though appearing fleeting, settles into a dry, chalky surface. This quality places the work outside of time, and into a more contemplative space, evoking early Renaissance frescoes from which he draws inspiration. Built up in many layers of thin paint—some reworked, some destroyed—each painting bears the mark of its making, though despite the length of this process, the final form often arrives in quick, instinctive bursts, with the artist’s hand clearly present.

Subject-wise, the works act as an itinerary of environments the artist has known. Some are populated, some deserted. Some capture a specific moment, others return to recurrent spaces. Rather than just forming a collection of memories, they operate more diaristically. These environments are vessels—filled with the artist’s own story, yet for the viewer are empty, holding only residues of a life. Mysterious, like the worn-down door of an old building. They ask not what has happened, but invite the viewer to consider: how do we each fill our environment with our own story?

version française:

Dans sa pratique picturale, Thomas Beal cherche à se placer à la croisée des chemins. Ses œuvres occupent un espace double : d’un côté, leur perspective — plan subjectif — les ancre dans une expérience vécue ; de l’autre, elles s’imposent comme des objets solides, concrets, presque intemporels.

L’aspect liquide de la peinture, bien que semblant éphémère, se fige en une surface sèche et crayeuse. Cette qualité place l’œuvre hors du temps, dans un espace contemplatif, évoquant les fresques de la première Renaissance qui l’inspirent. Construites en de multiples couches fines — certaines retravaillées, d’autres effacées — chaque toile garde la trace visible de son élaboration. Et malgré la lenteur de ce processus, la forme finale surgit souvent d’un geste instinctif, où la main de l’artiste reste présente.

Du point de vue du sujet, les œuvres fonctionnent comme une collection d’environnements que l’artiste a traversés. Certaines sont habitées, d’autres désertes. Certaines capturent un moment précis ; d’autres reviennent sur des lieux récurrents. Plutôt que d’être une simple collection de souvenirs, elles prennent la forme d’un journal visuel.

Ces environnements sont comme des vaisseaux : chargés de l’histoire de l’artiste, mais vides pour le spectateur — ils ne contiennent que les résidus d’une vie. Mystérieux, à l’image de la porte usée d’un vieux bâtiment, ils ne posent pas la question de ce qui s’est passé. Ils invitent plutôt à une réflexion : comment chacun de nous projette-t-il sa propre histoire dans les lieux qu’il habite ?

Contact: thomasrcbeal@gmail.com